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L’ÉTERNELLE ALLEMAGNE
D’APRÈS LE LIVRE DE M. LE PRINCE DE BÜLOW

IV[1]
DE LA MISÈRE A L’APOGÉE

» Il faut, dit M. de Bülow, avoir vécu à l’étranger pour apprécier complètement ce que l’Allemagne et, en particulier, la Prusse possède dans le corps de ses fonctionnaires. Formé par de grands souverains et d’éminens ministres avec la précieuse matière de dévouement, de conscience, de goût du travail et de force de labeur que l’on trouve chez nous, ce corps a rendu d’incomparables services dans tous les domaines. Si le pays entre les Alpes et la Baltique, la Meuse et Memel, s’étend aujourd’hui comme un jardin bien tenu sous les yeux de l’Allemand rentrant dans sa patrie, nous le devons pour une grande part à notre corps de fonctionnaires. »

M. de Bülow connaissait les « défauts héréditaires » qui déparent les « qualités traditionnelles » de ce fonctionnarisme prussien ; il souhaitait que ces admirables serviteurs de l’Etat eussent un coup d’œil plus juste, une pensée plus compréhensive, un jugement plus éclairé, surtout, un plus grand respect de la liberté et quelque humanité dans leurs rapports avec toutes les classes de la nation : « La rancune contre l’Etat, qui est coutumière en Allemagne, est presque inconnue en

  1. Voyez la Revue des 1er, 15 février et 1er juillet 1915.