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LE
PROBLÈME DE LA HOUILLE

Il est des richesses inépuisables que la terre voit se renouveler chaque printemps et fructifier chaque été. Ce sont celles pour la production desquelles son rôle réel est simplement celui d’un intermédiaire et d’un support, et que la plante d’abord, puis l’animal par le moyen de la plante, empruntent aux réserves illimitées de l’atmosphère. La terre, quand elle possède à un degré supérieur une telle fécondité, fixe, nourrit et développe une population nombreuse et durable. Elle ne l’attire que lentement ; car elle ne lui distribue chaque année qu’une portion renouvelable de sa fortune. La richesse minérale est, au contraire, un trésor dans lequel l’homme peut puiser à pleines mains, sauf à l’épuiser très vite. Au lieu de recueillir à chaque moisson l’intérêt d’un capital enfoui, on dépense là, presque à volonté, le capital lui-même ; mais cette faculté d’épuiser le capital et d’en jouir à son gré prête à la richesse minérale une force d’attraction supérieure et en fait un merveilleux instrument de peuplement, grâce auquel les villes se créent, les moyens de communication se développent, la population s’entasse surabondante, en quelques mois, en quelques semaines parfois, jusque dans les pays les plus déshérités et les plus déserts du globe.

Cette vertu vivifiante appartient à des minéraux très divers. Nous avons pu en observer les effets de nos jours pour l’or de l’Australie Occidentale, du Transvaal et du KIondyke Canadien, pour le cuivre de l’Arizona ou de la Sonora, pour