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ministres et votent en majorité les crédits militaires, estimant qu’une armée forte est encore la meilleure des assurances contre la guerre.

Au contraire la poignée de théoriciens qui forment le parti socialiste bulgare refusent tout subside à leur gouvernement. Le capitalisme, la propriété privée étant, d’après eux, les causes fondamentales de la guerre, ils sont disposés à accorder aux Allemands les circonstances atténuantes.

Fermement attachés à une politique de paix, les socialistes de tous les pays neutres, la Suisse, les États Scandinaves, l’Espagne, les États-Unis, ont beau être travaillés par des émissaires du Kaiser, ils estiment, de l’aveu même de Bernstein, que la juste cause n’est pas du côté de l’Allemagne…

Nous avons cherché à esquisser les effets de la guerre sur les différens partis socialistes et sur les rapports de ces partis avec leurs gouvernemens respectifs. Dans une prochaine étude nous exposerons les relations de ces mêmes partis socialistes les uns avec les autres, leurs tentatives de renouer le lien international et d’exercer pour la conclusion de la paix une influence qui s’est révélée totalement impuissante à la maintenir.


JEAN BOURDEAU.