déclaration suivante : « Il est d’un intérêt vital pour le pays de trouver des navires qui puissent embarquer les céréales et le coton, et de rétablir le marché des changes. Une conférence entre banquiers et armateurs est convoquée à cet effet pour le 14 août. » La réunion eut lieu sous la présidence du secrétaire du Trésor, Mac Adoo.
L’une des caractéristiques de la crise, aux États-Unis comme en Europe, fut alors l’accumulation de la monnaie dans les banques et chez les particuliers. Le crédit se resserrait et les taux d’intérêt montaient à un niveau anormal. Le secrétaire de la Trésorerie avertit les banques qui grossissaient sans nécessité leurs réserves qu’il leur retirait les sommes qu’il avait en dépôt chez elles. Le secrétaire de la Trésorerie est autorisé par la loi à confier aux banques, contre garanties, les fonds disponibles du gouvernement. Il a fait usage de cette faculté en maintes circonstances, particulièrement aux heures des crises : le fait de rendre des capitaux à la circulation au lieu de les immobiliser dans les caisses publiques améliore naturellement la situation du marché monétaire. En 1907, les sommes ainsi réparties entre les banques nationales ont atteint près de 400 millions. Le 24 septembre 1914, M. Mac Adoo télégraphia aux surintendans des affaires de banque dans chacun des États de l’Union pour leur demander de l’aider dans son action tendant à prévenir la thésaurisation et à empêcher la restriction du crédit.
A la même heure, les Américains qui voyageaient en Europe éprouvaient les plus grandes difficultés à se procurer les sommes dont ils avaient besoin pour rentrer chez eux. Le gouvernement américain se chargea de leur faire parvenir la contre-valeur des montans qui lui seraient versés ; il envoya 1 500 000 dollars d’or en Europe par le navire de guerre Tennessee.
Un autre domaine sur lequel le gouvernement intervint est celui de l’assurance maritime. Le 2 septembre 1914, une loi du Congrès autorisa la création d’un bureau d’assurance de risques de guerre qui, d’accord avec la Direction des Douanes, a rendu de grands services : grâce à lui, de nombreux navires américains ont pu accomplir des traversées, qui autrement n’eussent pu avoir lieu, les assureurs particuliers ayant refusé d’en couvrir les risques.