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l’Union, arrivait à Cape-Town. Il déclara que ce n’était pas l’armée allemande, mais les difficultés naturelles du pays qui avaient été ses plus grands ennemis dans le Sud-Ouest.

En terminant, il n’est pas inutile de faire remarquer que ce fut précisément la colonie anglaise sur la révolte de laquelle l’Allemagne avait le plus sûrement compté, qui obtint la première victoire de l’Empire britannique dans des opérations de grande envergure. Un territoire trois fois grand comme le Royaume-Uni venait d’être ajouté à l’Union sud-africaine. Il est riche en mines de diamans et de cuivre, contient de vastes étendues d’espaces cultivables : et ce qui double la valeur de ce pays, c’est son voisinage des possessions britanniques, dont il constitue le prolongement naturel.


II. — L’EST AFRICAIN ALLEMAND

A l’Est de l’Afrique, l’Allemagne régnait aussi sur une vaste contrée, aujourd’hui dernier territoire d’outre-mer partiellement encore en son pouvoir.

Le 27 février 1885, un explorateur allemand, le docteur Carl Peters, prenait possession des terres qui servirent d’amorce au gouvernement de Berlin pour se tailler une grande colonie. De 1904 à 1910, les frontières en ont été établies par des accords conclus avec l’Angleterre, la Belgique et le Portugal. La surface totale de l’Est africain allemand est de 995 000 kilomètres carrés, deux fois la superficie de l’Empire d’Allemagne.

En 1911, la population blanche comptait 4 227 individus, dont 3 113 Allemands. A partir de 1904, se produisit une active immigration de Boers, de Grecs et d’Italiens. Quant à l’élément indigène, il oscille entre six et neuf millions. Ce sont surtout des nègres bantoums, zoulous, wahehe et mafiti. Il y avait encore quelques milliers d’Arabes, de Parsis, de Syriens, d’Égyptiens, de Turcs, et surtout des Indiens au nombre de 6 750.

Prise dans son ensemble, cette colonie constitue la partie principale de la haute plaine d’Afrique qui s’étend d’Abyssinie au Tafelberg. L’altitude moyenne varie entre 1 000 et 1500 mètres.) A la frontière septentrionale, les monts Kilimandscharo, avec à l’Est la pointe Mawensi, haute de 5 355 mètres, et, vers l’Ouest, la cime Kibo qui s’élance jusqu’à 6 010 mètres, forment un puissant massif de 3 770 kilomètres