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par les accords de 1907, avec la France et la Russie, concourait à l’établissement, entre la Russie et l’Angleterre, à propos des questions d’Asie, d’une entente qui n’a pas tardé à devenir aussi cordiale et générale que l’était déjà l’entente entre l’Angleterre et la France, et que le Japon s’est trouvé jouer ainsi un rôle considérable dans la formation de ce puissant groupement qu’allait être, qu’a été la Triple Entente ? — Le Japon était donc tout désigné, non seulement par son alliance avec la Grande-Bretagne, mais par ses accords avec la France et la Russie, pour prendre dans les événemens de 1914-1915 la part et l’attitude qui ont été les siennes, celles d’un allié. A la façon dont le Japon s’est acquitté de ses obligations, dont il a, contre l’ennemi commun, assuré la liberté des mers et l’intégrité du continent asiatique, dont aujourd’hui plus que jamais il remplit ses devoirs envers la Russie, il a singulièrement étendu, agrandi et ennobli encore sa mission. Il a pris sa place dans la croisade qui unit le monde civilisé contre la barbarie germanique. Si l’une des Puissances asiatiques, malgré l’assistance et les bienfaits reçus des Puissances libérales de l’Occident, si la Turquie n’a pas craint de se ranger du côté de nos ennemis, la grande Puissance de l’Asie, celle dont le brillant destin et la haute mission s’accomplissent, celle à qui l’avenir appartient, le Japon, est avec nous et nos alliés ; il est, comme le veulent son histoire et son drapeau, du parti de la clarté, de la lumière, du soleil qui se lève.


A. GERARD.