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discuter la question de savoir qui assumera la charge de la défense des côtes qu’il paraît logique de laisser à la Marine. Celle-ci ayant un important matériel qui, par suite du désarmement des navires anciens, peut être employé sur terre, tiendra compte du personnel nécessaire à son utilisation. La brigade de fusiliers marins a montré, par ses qualités très spéciales, qu’elle méritait de survivre à cette guerre ; les cadres de cette brigade devront être réservés, puisque c’est là surtout ce qui faisait défaut.

Les besoins éventuels de la marine marchande devront surtout être envisagés et largement servis. C’est alors seulement, après tous ces calculs, que la Marine versera au Département de la Guerre l’excédent de ses réserves. Mais il est un point qui me paraît hors de doute, l’Inscription maritime doit conserver en main toutes ses ressources. Elle seule est capable de les mobiliser sans désorganiser aucun service ; elle seule permet de suivre la situation des marins, d’apprécier l’utilité de leur profession, de les répartir et de les incorporer soit dans l’armée de mer, soit dans l’armée de terre, ou les laisser en sursis au mieux des intérêts généraux.

L’Inscription maritime, par les renseignemens précis qu’elle possède sur les gens de mer, peut être le modèle de cette mobilisation à la fois économique et militaire qui est la caractéristique de cette guerre, à la condition que l’on sache à l’avance quelle sera l’utilisation de chaque inscrit d’après son fige, sa compétence et les services qu’il rend effectivement dans la vie civile.

Réformons donc l’institution, ne la supprimons pas.


RENE LA BRUYERE.