Page:Revue des Deux Mondes - 1916 - tome 32.djvu/162

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

réunion désigne la station-magasin : elle est un centre d’approvisionnement d’abord et de réexpédition ensuite. Mais elle est aussi bien autre chose, boulangerie de guerre, parc à bétail, atelier de concassage pour les grains destinés à l’alimentation des chevaux, etc.

Pour ces travaux si variés, la station-magasin ne dispose que d’un personnel restreint. Ce personnel comprend d’abord un sous-intendant, qui, jusqu’à une date récente, était toujours de l’armée active. Chef du service de l’intendance de la station-magasin, indépendant par conséquent de l’intendance régionale et correspondant directement avec le ministre, il a sous ses ordres un attaché à l’intendance du cadre auxiliaire et un certain nombre d’officiers d’administration des bureaux de l’intendance et des subsistances ; l’un d’eux, appelé gestionnaire, prend en charge tout le matériel et les approvisionnemens dont il est responsable en principe, même pécuniairement. Un commissaire militaire, doté d’un ou de plusieurs adjoints, a pour mission d’assurer les relations entre les chemins de fer et les services techniques, intendance, artillerie, etc. Ce personnel officier dispose d’un détachement de commis et ouvriers d’administration, qui peut atteindre jusqu’à deux mille hommes dans les grandes stations-magasins, et d’une, deux ou trois compagnies spéciales d’infanterie, mises à sa disposition tant pour les services de garde et de surveillance de la gare et des magasins que pour les corvées, chargemens et déchargemens. Si ces élémens se trouvent insuffisans au moment d’un effort considérable à réaliser, ils peuvent être complétés par des hommes de corvée empruntés aux troupes de la garnison ; parfois aussi, s’il s’agit de transports à effectuer, par des attelages de supplément, là où il existe des troupes d’artillerie ou du train des équipages ; ailleurs, par des voitures civiles réquisitionnées avec leurs conducteurs et leurs chevaux.

Dès les premiers jours de la mobilisation, chaque station-magasin a été le siège d’une activité intense. Immédiatement garnies de leur personnel, dont une partie devait arriver le premier jour de la mobilisation, il leur fallut se mettre aussitôt en état de fonctionner. Là surtout où l’installation n’était pas complète dès le temps de paix, comme dans certaines stations-magasins dites de réserve, il fallut procéder au montage immédiat des fours, tout au moins à leur recouvrement de terre, à