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voit quelles opérations méticuleuses sont nécessaires à leur réception.

Quand on a affaire à un industriel ou à un commerçant déterminé, la tâche est relativement simple ; mais lorsque l’expédition critiquée provient de commissions de réception négligentes, acceptant sans vérification suffisante des bêtes tuberculeuses ou des sacs d’avoine pesant deux ou trois kilos de moins que le poids dû, souvent on ne sait même pas à, qui s’en prendre ; le sous-intendant de la station-magasin se débat alors entre les reproches de la gare régulatrice ou de l’intendant d’armée d’un côté et de l’autre les protestations des commissions de réception jurant leurs grands dieux qu’il leur est impossible de remplir leur rôle avec plus de conscience et de soin !


TRAINS DE VIVRES ET DE MUNITIONS

Quand tout ce travail déjà formidable a pu s’accomplir sans trop d’à-coups, la tâche du personnel de la station-magasin est loin d’être achevée. Reste la deuxième partie de cette tâche, l’expédition des trains de vivres ou de munitions sur l’armée, plus exactement sur la gare régulatrice ; car l’emplacement de l’armée est ignoré de la station-magasin, ou du moins censé l’être, et c’est le commissaire régulateur qui reçoit et réexpédie sur l’avant les trains envoyés par la station-magasin, conformément aux demandes qui lui ont été adressées.

Pour éviter toute erreur ou double emploi dans un service à la fois aussi vaste et aussi minutieux, voici comment on procède. Le général commandant chaque armée, — en fait, l’intendant militaire qui lui est adjoint, — indique chaque jour au directeur des étapes et services les besoins pour le jour suivant, un ravitaillement éventuel par exemple, ou bien une modification au ravitaillement quotidien. Ces demandes sont par lui transmises aux intéressés, notamment au commissaire de la gare régulatrice. Ce dernier dirige les quantités demandées, soit sur les gares de ravitaillement, où les corps viennent se ravitailler directement par le moyen de leurs trains réglementaires, soit, s’il a fallu former des routes d’étapes, à la gare ou aux gares origines d’étapes de l’armée, d’où partent les convois administratifs chargés de ravitailler les troupes.