de l’état-major (à l’un, l’attaché allemand, le bulletin complet, depuis le mois de février 1915 ; à l’autre, l’attaché autrichien, une partie de ce bulletin, depuis le printemps) ; 2° le colonel de Wattenwyl, rétabli l’équilibre, en ordonnant, pendant une absence du colonel Egli, la communication du bulletin entier à l’attaché militaire qui jusque là n’en avait reçu qu’une partie ; 3° tous deux, le colonel Egli elle colonel de Wattenwyl, porté à la connaissance d’un des attachés militaires (l’allemand) des documens étrangers échangés entre ces gouvernemens et la Suisse, ou entre ces gouvernemens et leurs organes officiels en Suisse (dans l’espèce, le gouvernement russe, sa légation à Berne, ou ses attachés militaires à Londres, Stockholm et autres villes du Nord). » Disons tout de suite que le Tribunal a écarté le troisième chef d’accusation, comme ne reposant que sur des raisonnemens ou inductions sur lesquels ne peut se fonder la preuve juridique. Il a retenu les deux premiers, considéré la preuve comme faite et déclaré cet acte « contraire à l’article premier de l’ordonnance du Conseil fédéral sur la neutralité ; » mais il a estimé que si « la communication du bulletin constitue une violation de la neutralité, dans le sens d’une violation des devoirs de service, » il était difficile de lui appliquer les dispositions pénales, très rigoureuses en temps de guerre, qui visent le service des renseignemens en faveur d’une Puissance étrangère ; qu’au demeurant, les colonels Egli et de Wattenwyl avaient agi avec une bonne foi qui ressort du fait que la communication du bulletin avait lieu ouvertement. En conséquence, il les a acquittés, en les renvoyant devant leurs supérieurs pour un jugement disciplinaire. Des arrêts de rigueur leur ont été, par suite de cette décision, récemment infligés. Le colonel de Wattenwyl a donné sa démission. Le colonel Egli prend sa retraite. L’affaire est donc réglée et il n’y aurait pas à y revenir, si le procès de Zurich, comme on l’a dit en Suisse même, ne comportait pas une philosophie, ne se rattachait pas à des causes, n’enveloppait pas des conséquences, ne prêtait pas à des observations qui le dépassent singulièrement.
Non seulement il s’est déroulé en une atmosphère surchauffée, agitée durant toute l’année 1915 par des incidens répétés, qu’il ne nous convient pas de rappeler ici, et dont nous nous bornerons à dire avec regret que notre mauvaise étoile a permis qu’ils fussent tous dirigés dans le même sens ; mais il a posé pour la Suisse, ou révélé qu’il se posait pour la Suisse de graves problèmes de politique intérieure ; l’un qui touche aux rapports du Conseil fédéral et du général en chef ; en termes qui nous sont familiers, aux relations du gouvernement