Page:Revue des Deux Mondes - 1916 - tome 32.djvu/749

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
BERNARDINE.

Pas encore, Julie. Attends que le docteur...

JULIE.

Alors, promets-moi que tu m’enverras une dépêche aussitôt après sa consultation, quoique je n’aie pas de doute sur son arrêt. J’écris toujours la lettre et je l’envoie après ta dépêche. Je ne te demande pas de téléphoner. Je ne passerai chez moi cet après-midi que pour ta dépêche, et en courant. J’ai tant à faire. Je ne suis ici que depuis hier et j’ai déjà un déjeuner au Ritz, ce matin, un diner chez Mme de Mendez Nuñez, une Argentine que j’ai connue à Biarritz, cet automne. Vous verrez, elle est charmante. Oh ! un déjeuner et un diner de guerre, c’est juré. Pas plus de huit ou dix personnes. (Elle embrasse Bernardine.) A demain, ma chérie. Je reviendrai savoir comment notre rescapé continue à se comporter. (Geste de la main à Pierre. Elle sort.)


SCÈNE HUITIÈME
BERNARDINE, VAUCROIX.


BERNARDINE. Elle sonne pour un domestique et en attendant qu’il vienne.

Si cela continue, jamais les enfans n’apprendront leur leçon. (Le domestique entre.) Je n’y suis absolument pour personne. (A son mari, quand le domestique est sorti : ) Vous savez que je n’ai pas la moindre intention d’aller chez les d’Hespelles à Biarritz.

VAUCROIX.

Comment ? Nous venons d’accepter !...

BERNARDINE.

Je n’ai pas voulu de discussion là-haut devant les enfans. C’est à eux que Julie a eu l’idée de demander si ce voyage les amuserait. Elle vous a raconté comment ils ont accueilli ce projet. Pour ne pas trop les désappointer tout de suite, je n’ai pas dit non. J’ai voulu d’abord causer avec vous, puisque vous me l’aviez envoyée.

VAUCROIX.

Je ne vous l’ai pas envoyée. Elle est montée d’elle-même.