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BERNARDINE.

Je ne crois pas.

VAUCROIX, la regardant, étonné.

Vous pensez qu’elle n’était pas de bonne foi dans son invitation ?

BERNARDINE.

Mais si. Seulement, elle est très intelligente, avec ses airs évaporés. Elle comprendra mes raisons.

VAUCROIX, la regardant de plus en plus fixement.

Et si je vous priais, moi, de passer outre à ces raisons ? S’il m’était pénible d’être privé de nouveau de mes enfans, après une si longue séparation ?

BERNARDINE.

Hé bien ! ne les quittez pas.

VAUCROIX, la regardant toujours.

Mais si j’ai envie d’aller là-bas ? Si j’ai besoin de ce repos au soleil et dans des conditions particulièrement agréables ? Si Louvet lui-même me conseille ce séjour ? Car je lui soumettrai ce projet. Vous ne vous opposez pas à cela ?

BERNARDINE.

Pourquoi m’y opposerais-je ?

VAUCROIX, même attitude.

Vous ne vous opposez pas non plus à ce que je me mêle un peu de l’éducation des garçons ?

BERNARDINE.

Je le désire, au contraire.

VAUCROIX, même attitude.

Alors, si je vous demande de leur donner ces quelques semaines de vacances pour le retour de leur père et que nous partions tous ensemble pour Biarritz ?