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BERNARDINE, très nerveuse.

Vous les emmènerez si vous voulez. Vous êtes leur père. Moi, je n’irai pas.

VAUCROIX, éclatant.

Allons donc ! Les enfans n’étaient qu’un prétexte. Je voulais vous le faire dire. Quelle est votre vraie raison ?

BERNARDINE, plus nerveuse encore.

Ne continuez pas, Pierre, je vous en supplie. Cette inquisition m’est par trop pénible.

VAUCROIX.

Je m’arrête. Je serais au désespoir de vous froisser. Permettez-moi pourtant une seule question.

BERNARDINE, toujours plus nerveuse.

Laquelle ? Mais prenez garde. Ne me faites pas trop mal.

VAUCROIX.

Bernardine, vous êtes jalouse de Julie ?

BERNARDINE.

Je ne suis pas jalouse de Julie. (Elle va pour sortir. Vaucroix se met devant la porte et lui prend les mains.)

VAUCROIX.

Non, non, non... Nous ne pouvons pas en rester sur cette équivoque. Bernardine, qu’avez-vous ? Je veux le savoir.

BERNARDINE, se dégageant.

Laissez-moi. Je n’ai rien.

VAUCROIX, qui lui a repris les mains.

Pourquoi vos mains tremblent-elles, alors ? Pourquoi la voix vous manque-t-elle ? Encore une fois, qu’avez-vous ?

BERNARDINE, cessant de se débattre..

Vous l’exigez. Hé bien ! j’ai que je ne peux pas supporter que vous, un héros, et que j’ai tant admiré, me mentiez ainsi.)