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il n’est aucun de ces bibelots que ne dore un joli rayon de grâce française.

C’est un art plus savant encore, mais toujours bien français, qui fait naître les animaux en porcelaine de Sandoz, présentés par Théodore Haviland, ou les délicieuses poupées en étoffe de Bricon. Le Nain Jaune, le Petit Chaperon Rouge, la Belle aux Cheveux d’Or, Barbe-Bleue, Cendrillon, le Petit Poucet, revivent ici, animés par le plus pittoresque et le plus ingénieux des créateurs de fantaisie, petits chefs-d’œuvre presque trop spirituels pour des yeux d’enfans qui ne pourront y découvrir tout ce qu’ils recèlent de malice, d’observation, d’habileté dans l’association des petites loques précieuses. Ailleurs, des Ligues destinées à protéger nos industries rurales (Œuvres de Mme la duchesse d’Uzès, de Mme la comtesse de Las Cases, de Mlle Valentine Thomson, de Mme B. Larrivé) assemblent leurs travaux variés. La fabrication du jouet n’est pas leur seul but ; désireuses d’assurer à nos paysans et paysannes un supplément de ressources, résolues aussi à protéger nos mœurs régionales, elles encouragent toutes les industries à la main, broderies, dentelles, lingerie, vannerie fine, tissus. Il faut que la femme de Bresse n’oublie pas l’art charmant du bonnet et que la Bretonne continue à confectionner ces costumes si délicieusement variés selon les villages et les bourgs. On s’en souvient, c’est le programme des Koustaris. Puisse cet heureux mouvement se propager et nous pourrons dire adieu aux importations de goût contestable qui ne servaient qu’à enrichir les paysans, — ou les exploiteurs, — de Thuringe et de Franconie !


PAYS DE PROTECTORAT ET COLONIES FRANÇAISES

L’Afrique du Nord a occupé, dans notre Foire d’Echantillons, la place la plus honorable. En dehors des spécimens qu’elles présentent dans chaque réunion commerciale, l’Algérie et la Tunisie ont produit d’intéressantes nouveautés ; par exemple, pour l’Algérie, ce Kieselghur oranais ou terre d’infusoires, dont l’exportation (8 000 tonnes en 1913) progresse sans cesse, et qui sert soit au filtrage des liquides, soit au polissage, soit à la céramique, soit, en raison de son pouvoir absorbant, à la fabrication des explosifs. La Tunisie, outre ses richesses déjà cataloguées, nous a fait connaître cette typha ou paille des