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1° La population civile belge avait opposé aux troupes allemandes une résistance irrégulière (Volkskrieg) et exercé d’horribles sévices sur les blessés allemands ;

2° Le Gouvernement belge, non seulement n’avait rien fait pour empêcher cette « guerre populaire, » contraire au droit des gens, mais il l’avait clandestinement provoquée ou soutenue ;

3° La Commission belge d’enquête avait répandu des calomnies sur le compte de l’armée allemande.

Le Gouvernement belge ne pouvait évidemment laisser sans réponse de telles accusations. Son honneur seul exigeait qu’il en confondit l’imposture. Après plusieurs mois d’enquête et bien qu’il fût fortement entravé dans ses moyens de contrôle par l’occupation de la presque totalité du territoire national, il est parvenu à réunir un faisceau de preuves, qui font dès à présent justice du réquisitoire allemand.

Sa « Réponse au Livre Blanc » va paraître sous la forme d’un Troisième Livre Gris, daté du 25 février 1916 et contresigné par les ministres de la Justice et des Affaires étrangères [1]. C’est, sans doute, la plus considérable publication de ce genre qui ait paru du côté des Alliés depuis le début de la guerre.

Cette réponse belge au Livre Blanc allemand est divisée en trois parties.

La première partie, qui a le caractère d’un exposé général, est consacrée à la discussion des diverses accusations portées par l’Allemagne contre le gouvernement belge, contre la population belge, et contre la Commission belge d’enquête.

La deuxième partie, d’un caractère plus analytique, est constituée par l’examen et la critique détaillée des quatre Rapports d’ensemble du Bureau militaire d’enquête allemand, ainsi que de leurs pièces annexes, concernant les quatre villes d’Aerschot, d’Andenne, de Dinant et de Louvain et diverses localités.

Enfin, une troisième partie, en forme d’appendice documentaire, groupe les pièces justificatives et annexes belges invoquées à l’appui des démonstrations qui précèdent.

Les deux premières parties consacrées à une argumentation serrée et pressante suivent pas à pas chacune des imputations

  1. Paris, Berger-Levrault, 1916. — In-4° de plus de 500 pages.