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contre-attaques. Elle y demeura jusqu’au 29 septembre-1er octobre, où elle fut relevée par le 9e corps français.

La 15e division prolongeait au Nord la 47e. Sa droite était formée par la 44e brigade, juste à l’Ouest de Loos. Celle-ci enleva la première ligne allemande sous un feu terrible de mitrailleuses, dont les servans furent tués jusqu’au dernier ; la seconde ligne fut également défendue avec énergie, puis enlevée. A sept heures, le 9e Black Watch, le 8e Seaforths et derrière eux le 7e Camerons entraient dans Loos, livraient dans les rues, dans les maisons, dans les caves un combat sanglant, émergeaient aux issues Est, et pêle-mêle, victorieux, se jetaient en avant. Malheureusement, ils n’avaient plus pour les guider ces deux tours qui de loin désignent Loos dans le paysage ; cette foule de soldats presque sans officiers, au lieu de marcher à l’Est tourne au Sud-Est. Ils passent en torrent la colline 70, et viennent donner sur les fils de fer et les mitrailleuses de la cité Saint-Laurent, un des faubourgs fortifiés de Lens. Ils s’arrêtèrent là, sous un feu de plus en plus violent.

Pendant ce temps, la brigade de gauche, la 46e, avançait brillamment. Pris d’enfilade par un feu qui venait du Nord, les élémens de gauche faisaient face dans cette direction ; mais ceux du centre et de la droite enlevaient deux lignes allemandes et occupaient le vallon qui est entre Loos et Mulluch. Ainsi, vers dix heures du matin, toute la 15e division avait remporté un éclatant succès ; mais il fallait des renforts pour poursuivre, et ils avaient été entièrement employés. Enfin, la gauche était complètement en l’air.

Cependant, les troupes qui étaient venues donner dans la cité Saint-Laurent se repliaient, suivies de près par les Allemands. Elles trouvaient sur la cote 70 quelques unités qui avaient fortifié la contre-pente Ouest, à 2 ou 300 mètres de la crête et qui les recueillirent. Elles tinrent là héroïquement, mêlées, décimées, mais indomptables, et revenant à la charge chaque fois qu’elles étaient repoussées. La brigade de gauche, pareillement repliée, tint pareillement sur les pentes Ouest de la colline 70, et toute la 15e division y était accrochée quand le soir tomba, — la gauche au puits 14 bis, la droite au Double Crassier. Elle fut relevée pendant la nuit.

Le centre de la ligne anglaise était formé par la 1re division, qui devait marcher en direction d’Uulluch. A sa gauche, le