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maintenant trop avancée pour que l’attaque sur Hulluch pût être reprise.

On peut dire que la défense des Allemands aux tranchées de l’Arbre Isolé, en aspirant les réserves qui auraient été nécessaires à soutenir les progrès des corps qui avaient avancé, décida de la journée. Les diverses unités anglaises restèrent au point où elles étaient parvenues ; celles qui avaient gagné le plus de terrain étaient dans la condition la plus difficile, réduites en nombre, découvertes aux deux flancs, bombardées, fusillées, et presque sans abri. De plus, dans l’ombre de la nuit, le front anglais se trouva forcé par une contre-attaque allemande, entre la 9e et la 7e division, à ce point où sont des carrières, à un kilomètre environ dans l’Ouest de Saint-Elie. La position britannique y semblait si assurée qu’elle fut dégarnie. Tout à coup, les Allemands apparurent en masse, et toute la 22e brigade, formant la gauche de la 7e division, fut rejetée sur l’ancienne première ligne allemande, où elle se cramponna, au Sud de la redoute Hohenzollern, à un point appelé le Nez du Pape. Mais ce recul avait découvert les flancs des brigades voisines. A gauche, la 27e, déjà en l’air devant Haisnes, dut se replier d’abord à la hauteur de la seconde ligne allemande, puis, complètement tournée, refluer jusqu’à ses tranchées de départ. Plus à gauche encore, sur le front de la 26e brigade, maintenant relevée par la 73e, une attaque allemande enleva les Trois-Cabarets, position avancée à 800 mètres à l’Est de la fosse 8 ; mais elle fut vivement rejetée.

A droite, la 20e brigade était également compromise. Elle se trouvait si en avant qu’une attaque allemande, partie du Nord-Est, vint tomber derrière elle sur ses ravitaillemens. Il fallut non seulement se replier, mais s’ouvrir un chemin par une lutte sauvage, en reculant jusqu’à la hauteur de l’ancienne seconde ligne allemande. Au matin du 26, la ligne anglaise, infléchie par la perte des carrières et fortement pressée par places, était toutefois rétablie.

Dans la journée du 26, on essaya de reprendre les carrières. Trois bataillons de la 2e division réussirent à s’établir à 200 mètres de cette position, tandis qu’à leur gauche, la 27e brigade, rejetée, comme nous l’avons vu, dans ses lignes pendant la nuit, au Sud-Est de la redoute Hohenzollern, regagnait un peu de terrain.