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De nombreux comités se sont formés dans chaque quartier pour la confection des masques protecteurs contre les gaz asphyxians. En dehors de la Croix-Rouge, ce sont les réfugiés polonais qui ont fait l’objet de l’activité féminine [1]. On a ouvert pour eux un grand nombre d’asiles, de cuisines populaires.

Ces œuvres furent transportées en grande partie à Moscou, où l’on s’efforce de venir en aide aux nombreux réfugiés polonais (on en compte près de 100 000) venus là de préférence à toute autre ville en raison de l’hospitalité bien connue de la grande capitale moscovite.

Aux besoins immenses du moment, la Croix-Rouge russe a su répondre en améliorant encore ses moyens de transport, en accélérant leur rapidité, en apportant le dernier mot du perfectionnement dans les moindres agencemens, et ceux qui, comme le général Pau, lors de son voyage dans les Balkans, ont visité les diverses installations sanitaires russes, ont rapporté la conviction qu’il n’est pas possible de faire mieux.

Les trains sanitaires d’évacuation rendent d’inappréciables services. Quelques-uns, mais ceux-ci de haut luxe, ont été créés et subventionnés par la Tsarine, la grande-duchesse Wladimir, la grande-duchesse Anastasie, femme du grand-duc Nicolas. Ils portent les noms de leur marraine : il y a les trains Alexandrovna, etc.

Personne n’ignore avec quelle générosité les femmes russes se sont portées dans les ambulances. L’exemple leur en a été donné par la Tsarine elle-même, qui, secondée par les princesses, ses filles, soigne les grands blessés, qu’elle reçoit dans l’hôpital ouvert par ses soins à Tsaskoié-Sélo. Nos lecteurs n’ont pas oublié les pages émouvantes que Mme Marylie Markovitch a écrites à ce sujet dans la Revue.

A Kiew, les grandes-duchesses Anastasie, Militza, la princesse Marina, ont installé dans un couvent un hôpital pouvant contenir deux cents blessés. Ce sont tous de très grands blessés qu’elles soignent avec le concours des religieuses. Elles portent d’ailleurs le même costume que ces dernières : grande blouse

  1. Plusieurs dames polonaises ont été décorées. La princesse Woronicka, à la tête de la Croix-Rouge, la marquise Wielpolska et la comtesse Xavier Branicka ont toutes trois reçu la médaille de Saint-Georges ; Mlle Branicka, fille de la comtesse Xavier, le cordon de Sainte-Anne.