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asile pour les enfans des soldats tombés pour la patrie ; la Société « Kneginja Ljoubitza » ouvrit un « home » pour les invalides à Uskub, et les « Sœurs de la Miséricorde, » société temporaire de dames, prirent l’intendance d’ateliers de couture qui fournirent du linge pour l’armée.

À côté de leurs deux hôpitaux à Nisch et à Uskub, la Société « Kolo Srpski Sestara » avait ouvert des buffets le long de la ligne de chemins de fer, où blessés et malades de passage recevaient du thé et des rafraîchissemens.

Parmi les héroïnes de la guerre, quelle place ne faut-il pas faire à la vaillante reine de ce petit peuple belge, si loyal et si brave, l’admirable compagne du roi chevaleresque ? Héroïne par son courage et sa fidélité à rester à côté du roi Albert, à partager les dangers avec lui, par les souffrances qu’elle a endurées et endure encore, la reine Elisabeth est de santé plutôt fragile, mais, en ce moment, elle n’a pas le loisir de se soigner, et l’hiver dernier, enveloppée d’une jaquette tricotée, coiffée d’une toque pareille, on la voyait affronter la pluie et le vent, aborder même les tranchées pour y porter ses soins et ses paroles d’encouragement.

La guerre une fois terminée, quand chacun fera son examen de conscience pour voir de quelle façon il a participé à l’œuvre de salut, la part des femmes sera belle. Par la force de caractère, par l’esprit de sacrifice, par le dévouement jusqu’à la mort dont elles ont fait preuve depuis deux ans, elles se sont montrées dignes de nos héroïques combattans. C’est le plus bel éloge qu’on puisse leur adresser, et elles le méritent chaque jour. Elles aussi elles sortiront grandies et fortifiées de la terrible épreuve.


LOUISE ZEYS.