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Le 8 aussi Hoskins, Brits et Sheppard livraient une bataille qui devait durer trois jours et se terminer à Matamondo par un complet échec de l’adversaire, qui tenta, mais en vain, de résister, le 16, sur la rivière Wami. Le 26 août, Hoskins occupe Morogoro sur le chemin de fer central. La brigade Harrigton qu’appuie une division navale, avait continué sa marche le long du littoral. Elle enlève Sadani et Bagamogo (15 août), puis gagne, le 4 septembre, Dar-es-Salam qui est prise sans coup férir.

Cependant, van Deventer, à la suite de vifs combats, enlevait Mpapua, le 12 août, puis Kilossa, Kissaki et Kikeo. Et voilà comment, en septembre, les forces britanniques composées des 3 divisions, Brits, Hoskins et van Deventer, sous le commandement général de Smuts, se portent sur la ligne du Rufigi, à Kidatu. Il leur restait à vaincre 7 000 hommes, dont 1 500 Européens rassemblés dans Mahenge.

La colonne du Nyassaland commandée par le général Northey s’avance elle aussi avec ses 5 000 fusils et refoule les Allemands. Un groupe confié au colonel Murrey, renforcé par le détachement belge Moelaert, couvre son flanc gauche en occupant Bismarckburg, à la pointe méridionale du Tanganyka. Par une progression méthodique, il franchit la Ssongwé et aborde les monts Poroto d’une part, la place de Neu-Utengulé de l’autre. En septembre, il entrait en jonction avec les troupes de Smuts.

La colonne du Nyassaland dut constamment s’appuyer sur des bases fort éloignées du champ de ses opérations. Et, comme l’écrivait un officier combattant au Sud de l’Afrique Orientale, un directeur de transports qui visiterait ce « front » condamnerait d’abord tout et tous et convoquerait une douzaine de Cours martiales par jour ! Et cependant peu à peu il finirait par être rempli d’admiration pour tout ce qui fut accompli et plus tard démissionnerait sans doute, — à moins de devenir fou I Ce même correspondant écrivait au Times : « Les conditions dans lesquelles nous faisons la guerre ne peuvent être comprises. Jamais encore des troupes blanches nombreuses n’avaient combattu les unes contre les autres dans l’Afrique centrale si reculée et la guerre est ici un mélange d’antique et de moderne en conflit. Les appareils de signalisation frappent par le contraste étrange qu’ils offrent avec le primitif coureur indigène, porteur d’un pli dans son pagne et le fossé garni de pieux que les sauvages ont utilisé depuis un