Fléchambault. On renvoie les derniers enfans. Au cours complémentaire, les élèves habitant loin, je conseille de ne les laisser partir que lorsque le calme complet sera revenu. Je prie Mlle Philippe de garder les dernières jusqu’à ce qu’on vienne les prendre. A six heures le bombardement continue, toujours dans la même direction.
Il parait que des obus sont encore tombés par toute la ville. Décidément les morts et les 3 500 prisonniers allemands de Douaumont sont bien vengés par leurs camarades de banditisme. Qui sait combien de victimes aura faites ce bombardement de « représailles ? »
Samedi 4 novembre. — Il fallait s’y attendre : nous avons subi aujourd’hui les « représailles » de la prise de Vaux. Ce matin, quelques obus tombèrent, entre dix et onze heures. Cet après-midi, le bombardement fut plus violent, de deux heures et demie à quatre heures quarante-cinq, d’abord sur Saint-Nicaise et le Centre, puis sur toute la ville, y compris le faubourg de Paris, où il fut très vif pendant un quart d’heure, juste au moment où on allait renvoyer les enfans des écoles.
1917. Jeudi 25 janvier. — Après bien des péripéties et de nombreux coups de téléphone, le Directeur de l’enseignement est arrivé à onze heures et demie. En présence de M. Perron, inspecteur d’académie, du maire, du sous-préfet, de diverses notabilités et de tout le personnel enseignant de Reims, il a remis la croix de la Légion d’honneur à Mlle Fouriaux, la doyenne de mes institutrices. Ce fut une grande fête à son école de la rue du Mont-d’Arène. Le Directeur loua tout le personnel et plus spécialement la nouvelle légionnaire. Puis, dans les formes d’usage, il lui remit la décoration et lui donna l’accolade. Cette causerie, intentionnellement familière, toucha profondément tous les assistans. Le maire, puis Mlle Fouriaux répondirent en quelques mots, et la cérémonie se termina par la visite de l’école et de la « Soupe populaire » qui est voisine. L’après-midi, M. le Directeur visita la plupart des écoles ouvertes à Reims.
Jeudi 8 février. — Il fait depuis plus de quinze jours et sans interruption un froid terrible ; comme les réserves de charbon s’épuisent, le maire me demande de réunir plusieurs classes de la même école, pour réduire la consommation de combustible ; ce sera fait. Le service en souffrira un peu, mais le nombre des élèves est actuellement restreint.