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LES ANZACS
L’HÉROÏQUE ODYSSÉE DES NÉO-ZÉLANDAIS

Ils habitaient les solitudes herbeuses des antipodes. La longue distance, la nature même des choses devaient les tenir en dehors de nos conflits. Et, cependant, ils sont montés, un jour, par milliers dans des navires qui les emmenèrent loin de leur sol natal. Ils ont traversé un océan et deux mers, défendu le canal de Suez, lutté contre la Turquie dans les sables du Sinaï et au détroit de Dardanus, non loin de l’antique Troade ; ils sont allés briser les assauts des Arabes fanatiques qui voulaient faire du Grand Senoussi le nouveau maitre de l’Egypte ; ils ont, au galop de leurs chevaux rapides, enlevé cette citadelle d’El Arish où, en 1800, Kléber négociait avec les Anglais. Hier, ils versaient leur sang en Picardie ; ils sont, aujourd’hui, parmi les plus héroïques soldats de la bataille des Flandres.


Isolées dans un océan où les compétitions des puissances pour s’assurer des bases navales étaient incessantes, visées par l’expansion japonaise, témoins des intrigues allemandes aux îles Samoa, ne pouvant guère compter sur la mère patrie (on sait que la Nouvelle-Zélande est, depuis 1907, rattachée à l’Angleterre en qualité de Dominion,) les deux îles du Pacifique avaient compris de bonne heure la nécessité de se donner une