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et de bons de provisions, donnant droit à une ration quotidienne ou hebdomadaire. Le bénéficiaire s’engage à ne pas vendre ce qui lui est alloué. La consommation de blé, qui était en Belgique de 670 grammes par jour avant la guerre, a été réduite à 300 grammes. Les quantités importées d’autres céréales, du riz, des pois, des haricots, n’ont pas atteint les deux cinquièmes des importations moyennes (exactement 38 pour 100). La réduction du cheptel, par suite de l’invasion et de la disette de fourrage dont il n’a été importé qu’un dixième du chiffre normal, a causé un manque de matières grasses alimentaires et de laitage : on a essayé de le combattre par des importations croissantes de lard et de saindoux.

Les règles générales adoptées par la Commission et qui tendaient à obtenir le résultat maximum avec l’économie la plus grande étaient les suivantes : administration par des volontaires ; concours de firmes commerciales, de compagnies de transport et des gouvernemens ; achats en gros sur les marchés d’origine ; affrètement et administration d’une flotte pour les services de la Commission, dont le pavillon devait la protéger contre les torpillages. Il n’a été introduit que des denrées de premier ordre, ce qui était d’autant plus nécessaire que la quantité d’alimens revenant à chacun était plus faible. Le blé a été acheté et livré aux moulins à un prix inférieur d’environ 8 pour 100 à celui des cargaisons entières à Londres ; la moyenne du prix du pain blanc à Bruxelles en 1915 a été de 44 centimes, contre 45 à Londres et 47 à Rotterdam ; et, malgré cela, le profit résultant des opérations s’élevait au 31 décembre 1915 à 1 138 411 livres. Le total des marchandises introduites et facturées aux comités atteint près de 16 millions de livres sterling ; les frais généraux ont été de 101 000 livres sterling, moins de 3/4 pour 100 de la dépense totale.

La vente des denrées se fait contre les monnaies fiduciaires locales, qui n’ont cours que dans un rayon restreint, tandis que les achats au dehors ont dû être payés en or. Les fonds ont été fournis par des contributions charitables et des subventions gouvernementales, provenant en partie de crédits budgétaires, en partie d’obligations assumées par des institutions belges ou par des communes françaises, et qui seront liquidées après la guerre.

Les dépenses faites pour les indigens belges, les cartes