Page:Revue des Deux Mondes - 1917 - tome 42.djvu/424

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

a donc été établie entre le département de ravitaillement et celui d’assistance. Une autre division s’est imposée entre le service des, approvisionnemens et celui de la distribution : le rassemblement des vivres et des capitaux a été opéré par les soins d’environ deux mille comités organisés à l’étranger, qui ont recueilli des dons en espèces et en nature et prêté leur concours à la Commission pour les opérations de transport. La contribution financière de la Belgique et des autres gouvernemens a d’ailleurs été nécessaire : les besoins étaient tels que la charité privée, si grande qu’elle fût, était insuffisante.

Dans les premiers temps, les dons affluèrent : c’est ainsi que les meuniers de Saint-Louis et de Minneapolis ont envoyé des cargaisons de farine. Tous les mois, le Comité national anglais de secours à la Belgique (National Committee of relief for Belgium) envoie à la Commission une somme de 100 000 livres sterling par les soins de M. Good, représentant de l’Associated Press.

Afin de réaliser un programme de distribution et de s’assurer notamment que la population civile serait seule à en bénéficier, la Commission a organisé un contrôle complet sur les denrées importées, depuis leur arrivée à Rotterdam jusqu’à leur remise à l’habitant. Elle a également cherché à contrôler les récoltes indigènes en céréales. Un système d’entrepôts et de magasins a été placé sous la surveillance d’agens volontaires. Il aboutit au magasin communal, qui constitue le degré inférieur d’une série de comités régionaux, provinciaux, de district et nationaux. Il existe, dans le Nord de la France, 1 882 comités communaux, groupés sous la juridiction de 6 comités de district, et en Belgique 2 775 comités, groupés sous la direction de 11 comités provinciaux. Le chiffre moyen de la population alimentée par chaque comité communal est de 1 040 en France et 3 050 en Belgique. Cette différence s’explique par la grande densité de la population chez nos voisins et alliés. Les membres des organismes locaux, au nombre de 35 000 environ, ont déployé un zèle et un dévouement inlassables.

Au cours de l’année 1915, 186 cargaisons entières et 308 cargaisons partielles ont été débarquées à Rotterdam. De là, elles ont été, réexpédiées sur chalands et, en très faibles quantités, sur wagons, aux 4 657 magasins communaux, dont le plus éloigné est distant de 376 kilomètres. Ces magasins fournissent les denrées à la population sur la présentation de bons de pain