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envers l’humanité, ils avaient commencé leur tâche en organisant la Commission de ravitaillement.

Les Américains, les Belges et les Français qui ont collaboré à l’œuvre que nous venons d’esquisser n’ont pas seulement sauvé dix millions d’hommes de la famine, mais ils ont entretenu chez eux l’esprit de résistance à l’envahisseur, qui n’a pu à aucun moment obtenir que des Belges ou des Français travaillassent volontairement pour lui. D’autre part, les membres américains de la Commission, qui avaient vu de leurs yeux les horreurs commises par la soldatesque teutonne, ont été aux Etats-Unis les agens les plus actifs d’une propagande qui a contribué à déterminer l’entrée en guerre de la grande République. C’est par millions que se comptent les souscripteurs qui, de l’autre côté de l’Atlantique, ont envoyé leur obole aux Belges et aux Français du Nord. Ce furent autant de partisans de l’action, à laquelle le président Wilson s’est décidé, le jour où il a senti que son peuple était d’accord avec lui. Ce n’est pas là le côté le plus apparent de l’œuvre accomplie par la Commission, mais c’en est un des plus importans et qui doit fortifier encore les sentimens que nous avons conçus pour elle. Nous rendons en même temps un hommage d’admiration aux représentans de nos vaillantes populations du Nord qui n’ont cessé de prodiguer leur dévouement à l’œuvre commune et dont les noms doivent rester unis, dans notre mémoire, à ceux de leurs collègues américains.


RAPHAËL-GEORGES LEVY.