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Page:Revue des Deux Mondes - 1918 - tome 43.djvu/636

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séminaire bulgare catholique fut tout à la fois l’application du programme d’union de Léon XIII et la consécration de leur apostolat antérieur.

Léon XIII, dans le Levant, trouvait parallèlement d’autres agens pour sa politique de bon pasteur, — de bon pasteur en quête des brebis ; et c’étaient également des Français. A Mossoul, nos Dominicains, ayant succédé depuis 1856 à leurs frères d’Italie, consacraient, en 1882, par l’érection d’un séminaire, le renouveau des Eglises chaldéenne et syrienne unies. Un Jésuite, le Père de Damas, acceptait en 1881, sur la demande du Pape, de fonder avec d’autres Pères français la mission de la Petite-Arménie, dans ces terres de Pont, de Cappadoce, de Cilicie, dont le nom seul évêque saint Paul. Le rétablissement en Égypte, après douze siècles d’interruption, du patriarcat copte uni sanctionnait les efforts laborieux dépensés là-bas, pour l’union, par nos Jésuites du Caire et surtout par ceux de Minieh. Nos Augustins de l’Assomption, expédiés en 1862 par Pie IX en terre proprement bulgare, entraient lentement dans la familiarité des populations gréco-slaves, en attendant davantage. En 1882, c’est dans Constantinople qu’ils pénétraient. Au moment même où, sur les hauteurs de Pera, nos Capucins ouvraient un séminaire pour l’éducation des clercs, on apprenait que nos Assomptionnistes, s’enfonçant dans le vieux Stamboul, y construisaient une chapelle : elle devenait, quatorze ans plus tard, sur un signe de Léon XIII, l’église officielle des Grecs unis, qui, grâce à des religieux français, retrouvaient ainsi dans la vieille Byzance une façade et un culte. Il fallait compléter l’œuvre par la création d’un grand séminaire, où s’étudieraient toutes les questions religieuses intéressant l’hellénisme et le slavisme : sur le désir de Léon XIII, nos Assomptionnistes s’en chargèrent. Le séminaire de Sainte-Anne, enfin, s’ouvrait à Jérusalem, en 1882, sous les auspices du cardinal Lavigerie et de ses Pères Blancs, pour former des prêtres en vue du rite grec melchite.

Il semblait que Léon XIII, nous sachant un peuple missionnaire, voulait nous poster, là-bas, aux aguets de toutes les chrétientés qui désireraient converser, se renseigner, et peut-être s’unir. Lorsque, en 1893, il eut la grandiose idée de faire s’agenouiller devant le Christ eucharistique, en un congrès, tous les représentans des chrétientés orientales, unies ou