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Page:Revue des Deux Mondes - 1918 - tome 43.djvu/691

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notre outillage industriel, reconstituer les approvisionnemens en matières premières, bref, remettre tout en marche pour rentrer, peu à peu, dans la vie économique normale. Aussi, ne pouvons-nous qu’accueillir avec la plus haute satisfaction les déclarations faites, à titre officiel, nous dit-on, par M. Walter Berry, dans le discours que nous avons déjà cité plus haut et dont voici la conclusion pratique : « C’est d’outre-mer que vous viendront des amis dévoués, sincères, efficaces, pour fonder avec vous le plus beau trust, la plus belle association économique qui ait jamais existé au monde, l’Association franco-américaine. » La forme suivant laquelle se réalisera cette association reste à préciser, mais il suffit de savoir aujourd’hui que, sans attendre la fin de la guerre, l’idée est en marche et que les grands groupemens financiers et industriels des États-Unis cherchent, en accord avec nous, le terrain de collaboration.

Cet appel de capitaux se fera également entendre dans le reste du monde, notamment chez ces jeunes nations de l’Amérique du Sud en pleine crise de croissance, dont le développement trop rapide a été arrêté net, parce que, vivant du crédit européen très largement dispensé, elles en ont été sevrées subitement, catastrophe comparable à celle de l’arrêt brusque d’un train en grande vitesse. Pour terminer leurs grands travaux publics ou privés, chemins de fer, ports, exploitation de mines ou mise en culture de nouvelles terres, il faudrait un concours financier que nos grands marchés ne seront pas, à eux seuls, en état de fournir, même pour les affaires que nous avions créées et exploitées dans ces pays neufs où s’exerçait, avant la guerre, notre esprit d’entreprise.

La Russie était également, à cette époque, un centre d’attraction des capitaux étrangers, vers lequel il sera peut-être bon de revenir un jour lorsque, le virus révolutionnaire ayant perdu de sa force, les énergies du pays seront de nouveau tournées vers la mise en valeur des richesses du sol. Déjà les États-Unis ont envoyé des missions pour étudier les branches dans lesquelles pourrait s’exercer, le moment venu, l’esprit d’entreprise de leurs grandes industries, appuyé par des capitaux américains. Nous avons vu figurer dans la plus importante, celle que dirigeait M. Elihu Root, ancien secrétaire d’État aux Affaires étrangères, le nom de M. Cyrus Mac Cormick, président de la