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loger ailleurs nos hommes. Vers le 12 enfin, elle fut rendue à sa destination et il est remarquable qu’à partir de ce moment, les obus cessèrent de la rechercher.

Le général Trumelet-Faber avait été remplacé temporairement à la tête de la 81e division territoriale, où devait lui succéder le général Bajolle, par le général Exelmans, commandant la 162e brigade. Des bruits d’offensive commençaient à courir[1]. Mais ils ne se précisèrent que le 14 : ce jour-là, le commandant de Jonquières reçut l’ordre d’envoyer dans la nuit une de ses compagnies à Ramscapelle, les trois autres à Nieuport et, entre temps, de se rendre lui-même dans cette ville où « des instructions relatives aux opérations à se dérouler le lendemain lui seraient données à quatorze heures par le colonel Hennocque, commandant la 7e brigade de dragons. » De quelle nature seraient ces opérations, on l’ignorait. Mais, malgré l’envoi d’une compagnie à Ramscapelle, on ne doutait pas que la coopération des marins serait sollicitée de préférence vers Lombaertzyde, dont le secteur leur était devenu familier.

C’est sur Saint-Georges qu’on les jeta, dont le secteur leur était inconnu.


II. — LES PRÉLIMINAIRES D’UN INVESTISSEMENT

Une double offensive, concomitante à l’action personnelle de l’escadre anglaise sur les batteries allemandes de la côte, devait être dirigée à la fois sur Lombaertzyde et sur Saint-Georges, la première par le général de Buyer, avec son groupement de toutes armes et des fractions de la 2e et de la 4e division belge ; la seconde, par le colonel Hennocque, avec le bataillon des fusiliers marins, un groupe cycliste du 29e chasseurs et un groupe d’artillerie de la 5e division de cavalerie. D’ordre du général de Mitry, commandant le détachement d’armée, les deux offensives s’ouvriraient le lendemain 15 décembre, à six heures du matin.

« Dès que la nouvelle fut officielle, écrit le lieutenant de vaisseau L…, il y eut dans tout le village une animation extraordinaire. Chacun faisait ses préparatifs ; les hommes

  1. « On parle à mots couverts d’une offensive à laquelle le bataillon prendra part, mais on ne sait ni sur quel point, ni dans quelles conditions elle se produira. » (Carnet de lieutenant de vaisseau L…, à la date du 13 novembre.)