peu élargis ; en fin de compte, d’après les meilleures informations, ils auraient été formulés en cinq points : 1° reprise intégrale, illimitée et sans contrôle, des transports de sables et de graviers ; 2° abolition des mesures prises par le gouvernement hollandais sur la frontière allemande et ayant pour objet d’empêcher la contrebande; 3° nouvelle interprétation, favorable à l’Allemagne, de la convention. du Rhin; 4° Concessions en ce qui concerne le transport des civils sur certaines lignes de chemins de fer ; 5° Mise à la disposition de l’Allemagne d’une partie du tonnage hollandais dès la conclusion de la paix. Deux de ces motifs sont nés de besoins urgens : la reprise du transport dessables et des graviers ; le libre usage de certaines lignes de chemins de fer. Quelles lignes ? Il n’y a qu’à ouvrir un atlas et à regarder la carte des régions entre Rhin et Meuse. De Rheydt, un peu au-dessous de Müchen-Gladbach, une voie ferrée pique tout droit sur Anvers par Dahlen, Roermond (ou Ruremonde), Weert et Herenthals. De l’autre côté de Gladbach, à l’Est, c’est Düsseldorff, et ce sont les profondeurs de l’Europe centrale. Non seulement, c’est Düsseldorff, mais c’est le chemin le plus rapide d’Essen à Anvers. Tandis que, d’Essen à Anvers, par Aix-la-Chapelle, Liège et Louvain, on compte 302 kilomètres, il n’y en a que 218 par Munchen-Gladbach et Ruremonde. L’unique difficulté est que cette dernière ligne traverse, sur une longueur de 48 kilomètres, entre l’Est de Ruremonde et l’Ouest de Weert, le Limbourg hollandais, dont les limites informes séparent, comme un coin, le territoire allemand du territoire belge envahi par les Allemands. Quant au transport des sables et des graviers qui serviraient à réparer les routes et à consolider les positions, à cimenter, à bétonner tranchées et plates-formes à la mode allemande, il ne se ferait sans doute pas par-là, car l’Allemagne émet la prétention supplémentaire, que ces matériaux, la Hollande fasse plus que de les lui transporter, qu’elle les lui fournisse. C’est à quoi seraient employés les grèves, les fleuves et les canaux. Le chemin de fer de München-Gladbach, pour sa part, transporterait surtout des hommes; il est vrai que ces hommes ne pourraient être, si l’on s’arrange, que des civils; mais c’est pure question de costume, qui s’ôte et se remet vite: l’habit fait le civil comme il fait le moine ; et, l’uniforme dépouillé, personne ne ressemble plus à un civil qu’un militaire.
Pour les trois autres articles, la tolérance et en quelque sorte l’autorisation de la contrebande a également un caractère d’urgence : l’Allemagne, très gênée, très privée, sinon affamée, ne peut