Le 8 mars 1914, on célébrait, autour du « monument d’Hurtebise », le centenaire de cette « bataille de Craonne, » glorieux épisode de la bataille de l’Aisne de 1814 et dernière victoire de l’Empereur.
La fête était d’ailleurs modeste, car tout à nos Gloria victis ! depuis 1871, nous avions pris l’habitude de négliger nos plus prestigieux centenaires. Un peuple qui n’a fêté le centenaire ni de Fleurus, ni de Rivoli, ni de Marengo, ni d’Austerlitz, ni de Friedland, ni de Wagram, est excusable de n’avoir que médiocrement célébré celui de cette bataille de l’Aisne qui fut bien, quelques heures, une victoire, mais à la manière de celles du roi Pyrrhus. C’était déjà belle concession au Gloria Victoribus ! que l’on eût dérangé un sénateur, un député, un général de brigade, les pompiers du canton et 84 hommes du 45e de ligne pour commémorer l’héroïsme de ces « jeune garde, » que nous verrons tout à l’heure mourir sans faiblesse de la Mutte au Vent au bois Marion, de ces canonniers novices à qui le « sage » Drouot enseignait, sous une pluie de boulets démontant leurs batteries, le maniement de leurs pièces, de ces dragons de Grouchy qui forcèrent l’isthme d’Hurtebise, refoulant jusqu’à Paissy la cavalerie cosaque, de ces soldats de Ney qui,