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transports au minimum, en tenant compte des situations topographiques dans la répartition des commandes ; il peut faire des frais de publicité pour lancer un produit nouveau, etc. Le consommateur, d’autre part, n’est pas lésé, puisque le comptoir reste en concurrence avec tous les producteurs étrangers ou nationaux non affiliés et puisqu’il conserve toujours l’intérêt propre à tout fabricant isolé de développer sa clientèle en la satisfaisant. L’acheteur a le double avantage de rencontrer des cours stabilisés et de conclure des marchés à long terme qui lui permettent d’éviter les à-coups de la spéculation ; il traite avec un fournisseur puissant qui lui offre toute garantie de bonne exécution et de livraison en temps voulu. Les principaux inconvénients sont ceux de toute association un peu nombreuse, mais restreints ici par le fait que les adhérents visent des opérations d’un ordre bien déterminé et que les agents d’exécution sont eux-mêmes en nombre très limité. La solution des comptoirs, qui a fait ses preuves en France, parait donc à encourager, surtout pour l’exportation.

Des exemples typiques de comptoirs nous sont fournis par une industrie qui intéresse tout particulièrement l’avenir de la France comme pouvant devenir largement exportatrice, par la métallurgie. C’est le comptoir de Longwy, créé en 1876 pour permettre aux maîtres de forges de l’Est de faire connaître leurs fontes et qui, dès 1897, a groupé à peu près tous les producteurs de Meurthe-et-Moselle. C’est le comptoir des poutrelles qui est le vendeur unique en France et à l’étranger des poutrelles à ailes ordinaires et à larges ailes, ainsi que des fers en U et en T. Ce sont les petits comptoirs des tôles et larges plats, des ressorts de carrosserie. De même il existait déjà avant la guerre un groupement international de l’électro-métallurgie, qui n’a pas été sans susciter quelques objections. On peut encore citer au hasard, comme associations de producteurs, le syndicat des usines électriques de Paris, le syndicat des filateurs de Fourmies, ou, dans un tout autre ordre d’idées, le groupement que viennent de constituer les joailliers, bijoutiers et orfèvres parisiens. Le sens, dans lequel l’intérêt national commande de développer ce système, c’est l’exportation, qui avait été jusqu’ici négligée par nos comptoirs français pour le marché intérieur. Le commerce au dehors est celui où il y a les plus grosses économies à réaliser. Il a été établi, par