extraordinaire de Strasbourg[1], comme le cultivateur Stéphane G… de Hoff[2] ; — ils ne livrent pas leurs céréales : en prison, comme le cultivateur Gérard, de Saaralbe, et sa sœur, que le Conseil extraordinaire de Sarrebrück condamne, en août 1917, à seize mois et un an de prison ; — ils poussent leurs fils à déserter ou accueillent et cachent des déserteurs : en prison, comme Joseph Schmitt et sa femme, dont les deux fils ont suivi les troupes françaises en France[3] ; comme Joséphine Kuttler et le cultivateur Joseph Worth, de Galfingen, qui donnent asile et nourriture à Jules Kuttler, grenadier à la 110e compagnie de mitrailleurs, repris et condamné à douze ans de travaux forcés et à l’expulsion de l’armée[4] ; comme un laitier de la ferme de Bellevue (Lorraine)[5].
Bien entendu, ce que les Allemands punissent avec le plus d’âpreté chez les paysans d’Alsace et de Lorraine, c’est leur attachement à la France, leur hostilité à l’Allemagne publiquement déclarés.
Louis Diehl, de Kaiserslautern, dit qu’il serait heureux si les Français revenaient : « On mangerait de nouveau des tartes aux oignons et on boirait alors ! » Quinze jours de prison[6]. — Emile Heimendinger, de Golmar, vigneron, s’est écrié publiquement : « Les Schwobs doivent tous repasser le Rhin ; il faut les chasser de l’autre côté du Rhin avec des serpes et des faux. » Deux mois de prison[7]. — Une joie des paysans est de parler aux Allemands de « leur estomac qui les obligera à implorer la paix » ; mais cette joie, Jean-Baptiste Frech, de Ribeauvillé[8], et le paysan Winter[9], la payent de leur liberté.
- ↑ Strassburger Post, 4 novembre 1916.
- ↑ Saarburger Zeitung, 4 décembre 1917.
- ↑ Conseil de guerre extraordinaire de Mulhouse, 21 août 1915.
- ↑ Tribunal régional de Mulhouse, 15 juillet 1915.
- ↑ Conseil de guerre extraordinaire de Sarrebrück, d’après la Bolchener Zeitung du 18 avril 1916.
- ↑ Conseil de guerre extraordinaire de Mulhouse du 1er juillet 1915.
- ↑ Conseil de guerre extraordinaire de Colmar, 20-27 septembre 1915, d’après l’Elsesser Tageblatt du 3 octobre.
- ↑ Conseil de guerre extraordinaire de Colmar, 2 août 1915.
- ↑ Conseil de guerre extraordinaire de Sarrebourg, d’après la Gazette de Lausanne du 12 février 1917.