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l’amélioration projetée de la Gironde. Les appontements de Queyriès, de Bassens et de Blaye ont été rapidement achevés. Un grand transbordeur a été installé en 1917. Blaye, devenu une annexe de Bordeaux et un port italien pour l’importation des charbons anglais, a pu, en 1917, importer plus de 260 000 tonnes, en même temps qu’on y développait hâtivement un port à tirant d’eau de 8 m. 50 en vive eau moyenne et que l’on y construisait I 400 mètres de quais. Le programme d’avenir reste considérable : port au Verdon, derrière la pointe de Grave donnant 12 mètres de tirant d’eau, avec môle d’accostage susceptible de recevoir, par 13 à 15 mètres de fond, deux ou trois très grands paquebots ; puis Pauillac, devenu port de transit entre les grands cargos allant jusqu’à 10 mètres et les gabarres fluviales ; de Pauillac à Bordeaux, mouvement de navires calant8 mètres, qui trouveront, pour les recevoir, près de 8 kilomètres de quais. Cette, malgré son outillage imparfait, est devenu, depuis 1915, un port suisse, comme Blaye est un port italien, afin de soulager nos voies ferrées aboutissant à l’Atlantique.

Le port de Marseille est resté actif par l’effet de nos besoins militaires et malgré la diminution des échanges commerciaux habituels avec l’Orient et l’Extrême-Orient. On y a importé 6, 4 millions de tonnes en 1916, 4,4 en 1917. Mais je voudrais surtout signaler, à ce propos, le développement remarquable que, parait appelé à prendre l’étang de Berre. Il y a là, à 25 kilomètres de Marseille, une rade admirable qui fut longtemps négligée, malgré ses fonds de 9 mètres sur plus de 6 000 hectares, ses 15 530 hectares de superficie totale et ses 68 kilomètres de côtes, mais le long de laquelle de véritables villes ont poussé depuis la guerre. D’anciens projets, justement abandonnés, voulaient en faire un port de refuge pour la flotte de guerre. Il est beaucoup plus naturel d’y voir un abri pour la flotte commerciale et surtout un allégement pour Marseille, un entrepôt de marchandises pondéreuses, avec des possibilités remarquables d’élaboration. Pour déterminer le mouvement dans ce sens, il suffira de quelques travaux peu coûteux : porter à 9 mètres le chenal de Port-de-Bouc à Martigues et approfondir le tunnel de Rove, qui, sous sa forme actuelle, avec ses 3 mètres de profondeur, ne serait accessible qu’à des bateaux de 600 tonnes. L’étang de Berre va être bientôt relié à Marseille par trois voies traversant la chaîne de la Nerthe : le canal de