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Il descend, d’un pas lent d’abord, et puis, bientôt,
D’un pas rapide,
Traînant le Clown qui reste assis sur le manteau
D’un air stupide !

Et dans la tour, dont quelque Erynnie à présent
Est la tourière,
Karl Rosner doit compter les marches qu’il descend
Sur son derrière !

Mais il dit : « Tout va bien ! — Hourra ! — Par lrmensul,
Quelle tactique !
— Victoire ! » Il rebondit en criant : « Le recul
Est élastique ! »

Et l’Empereur descend. Et l’ombre est sans appuis,
Froide, glissante.
Ce qui semble une tour quand on monte est un puits
À la descente.

Il s’enfonce, soufflant de peur. Sous le tissu
Qui la camoufle,
L’Aigle, qui jusqu’ici n’a rien vu, n’a rien su,
Entend ce souffle.

Ils descendent. Ô tour française où leurs orgueils
Montaient aux astres,
Chacun de tes degrés dans l’ombre est un des seuils
De leurs désastres !

On sent, vieil escalier construit en caracol,
Que ton hélice
Les a pris dans le ciel pour les jeter au sol
Avec délice !