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Page:Revue des Deux Mondes - 1918 - tome 48.djvu/895

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si elle ne peut présenter les ensembles incomparables de Chartres, de la Sainte-Chapelle, d’Amiens et de Bourges, les villes de Trêves, Cologne et Nuremberg, la Pfarkkirche de Gelnhausen, le Dôme de Soest, le château de Marienburg, et notamment sa Marienkirche et sa Salle des chevaliers, la cathédrale de Naumburg, peuvent largement fournir les éléments d’une reconstitution des vitraux de Reims dans le style même de la basilique, en complétant les motifs qui ne s’adapteraient pas exactement aux ouvertures vidées de leurs verrières, par des fragments pris dans les débris subsistants. Car, les vitraux de cette époque sont composés par petits fragments et leurs Histoires sont enfermées dans des cadres restreints qui, n’épousant pas l’armature de pierre des « Roses » ou des « Fenestrages, » peuvent ainsi s’adapter avec des raccords de même origine, à d’autres ouvertures que celles pour lesquelles elles ont été préparées.

Le problème des Tapisseries de remplacement est bien plus facile à résoudre. On trouverait très rapidement dans les maisons princières, dans les musées et les églises d’Allemagne plus de tapisseries françaises qu’il n’en faudrait, pour combler les vides de la Salle du Tau.

Si les Trésors de nos églises se sont appauvris, il n’est besoin que de consulter le catalogue de l’exposition de la Hongrie en 1900 et les répertoires allemands pour y trouver des compensations suffisantes.

De même qu’en Amérique, quelques cités généreuses ont adopté certaines de nos villes martyres pour les aider à se relever de leurs ruines accumulées, les Allemands pourraient être priés d’adopter, par ordre, ces mêmes villes pour en faire les musées d’œuvres françaises, et qu’ils ne sont pas dignes de conserver, puisqu’ils en ont tant détruites en France, et que l’Amérique ne peut les remplacer.

C’est ainsi que Soissons et Saint-Quentin pourraient être adoptées par Naumburg, qui possède aussi un très rare ensemble sculptural. Le jubé du Dôme est enrichi de douze statues qui n’ont de germanique que les noms inscrits sur les écussons et qui sont ceux des bienfaiteurs de l’église.

Il y a là huit margraves et quatre femmes qui sont d’une autre main que celle de maître Gaucher, mais qui ne rappellent en rien les sculptures allemandes de cette époque.

Adossés à la paroi intérieure de la clôture du chœur, abrités