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Page:Revue des Deux Mondes - 1918 - tome 48.djvu/922

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simplement quatre rues parallèles, orientées Ouest-Est, qui avaient été réservées à cet usage : « Pour telle destination, tel quai ; » et, quand il y avait, sur un des quais, un nombre de camions suffisant (vingt à trente), on donnait le signal du départ, et en route !

Au retour, les voitures devaient d’abord, avant d’entrer dans Bar, filer sur leur droite, de façon à pénétrer dans la ville par l’Ouest. De plus, elles avaient ordre de revenir passer au poste de commandement. Là, suivant les prévisions, s’il y avait moins de quatre heures à attendre, elles attendaient pour repartir dans une nouvelle randonnée ; s’il y avait plus de quatre heures, elles avaient le droit de rentrer à leur cantonnement.

Dans les débuts, beaucoup de conducteurs restèrent ainsi en service, trente, quarante, cinquante, et même soixante-quinze heures : c’est le maximum de ce qu’on peut demander aux forces humaines.

Le matériel était porté, nous l’avons vu, dans des dépôts. Les principaux dépôts étaient situés à Heippes, Souilly, Lemmes, fort de Dugny, Moulin-Brûlé, ferme de Frana, Maison-Rouge, Carrière d’Haudainville, fort de Landrecourt, Billemont-Four-à-Chaux et Billemont-Champ-de-Tir (ces dépôts durent, chassés : par le bombardement, se replier sur Lampire), Dombasle-Montzéville (qui sauta), forts de Belleray, du Regret, de La Chaume, Glorieux, etc. Dans certains de ces endroits, il ne faisait pas bon circuler, même de nuit !… Mais la question ne se posait pas. — Puis, de là, c’étaient les Services automobiles de l’armée qui reprenaient, suivant les besoins de l’avant, munitions et matériel du génie, et qui les portaient, à travers un marmitage parfois intense, soit aux batteries, soit aux dépôts divisionnaires. Les munitions étaient prises surtout par les sections de munitions d’artillerie (S. M. A.), de l’artillerie lourde automobile. Les T. M. de l’armée, elles, se chargeaient plutôt du matériel, — rondins, piquets, ronces, chevaux de frise, etc. — et elles allaient ainsi, non en sections, mais par camions isolés ou par petits paquets de trois ou quatre au plus, au Faubourg-Pavé (café des Avions, Cabaret), aux casernes Marceau, à Bellevue, aux forts de Belleville, de Souville, de Tavannes, de Moulainville, à Fleury devant-Douaumont, à Froméreville, à Cumières, à Marre, à Vacherauville, aux