que la physiologie d’une découverte, — je voudrais montrer comment celle-ci est née.
Pour bien connaître un phénomène vital, un être vivant, si un regard synthétique est indispensable, l’étude analytique de ses données élémentaires est plus indispensable encore. Un observateur qui planerait à 10 kilomètres au-dessus de Paris aura certes une nette vue d’ensemble de ses dimensions, de sa forme générale, de la disposition de ses grandes artères et de ses monuments. Mais, s’il veut connaître réellement Paris en tant qu’organisme agissant et vivant, il faut qu’il parcoure ses rues, qu’il voie, entende et coudoie ses habitants et qu’il puisse observer à quelques pas tous ses trésors intellectuels et artistiques, tout ce qui fait vraiment la vie et le caractère de la ville. Eh ! bien il en est de même, lorsqu’on étudie un organisme vivant, et c’est pourquoi l’histologie, l’étude microscopique des cellules élémentaires qui constituent tous les êtres doués de vie, est ce qui peut le mieux nous faire connaître dans ce qu’il a d’essentiel, de permanent, de général, le « phénomène vie. »
Avant d’aller plus loin, — pour rassurer toutes les susceptibilités légitimes, — il est nécessaire de remarquer que l’étude physico-chimique des phénomènes vitaux, quel qu’en soit le résultat, laissera toujours subsister en eux un caractère mystérieux qui leur est commun avec tous les phénomènes sensibles. Le temps n’est plus ou un Hæckel pouvait croire naïvement avoir résolu les « Énigmes de l’Univers » en réduisant tous les phénomènes à des données physiques et chimiques. Même si cela était possible et vrai, même si on pouvait réduire tout ce qui existe à des jeux de masses, d’énergie électrique, d’affinité chimique, on n’aurait pas fermé la porte au mystère. Car, quand on va physiquement au fond de tout cela, on voit que nous ne savons pas ce, que sont essentiellement ces choses que nous appelons masse, énergie électrique, affinité chimique. Quelque précises et bien cimentées que soient les murailles du monument où la science peut enfermer et classer les phénomènes, le phénomène vital comme les autres, toujours, par quelque meurtrière, le rêve pourra s’en évader en déployant ses ailes immortelles. Tout ce que la science pourra faire sera de ne le laisser s’envoler que dans une direction plutôt que dans une autre.
L’étude histologique des matières vivantes, l’étude microscopique de leurs éléments anatomiques, de leurs cellules, avait été poussée très loin jusqu’à ces derniers temps, mais peut-être un peu trop dans un sens uniquement morphologique. Certains praticiens de l’histologie,