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du rayonnement solaire, a dû laisser, dans notre planète éteinte, des énergies fossilisées, plus puissantes que toutes les autres. Mais il ne saurait être encore question d’en tirer un profit industriel.

Ainsi cette énumération rapide des forces naturelles, auxquelles pourraient songer des esprits imaginatifs, nous ramène à la conclusion prévue que, dans l’après-guerre, il faut d’abord, et presque uniquement, songer aux combustibles minéraux, au pétrole et à la houille blanche. Donc notre programme d’action est simple : utiliser le traité de paix pour obtenir un supplément de houille ; favoriser et encourager les sondages par l’octroi de concessions rapides ou même automatiques ; économiser et employer scientifiquement les combustibles que nous possédons déjà ; généraliser l’application de la distillation, l’emploi des gazogènes et des moteurs à huile lourde ; obtenir, s’il en est temps encore, des gisements pétrolifères à l’étranger ; permettre la mise en valeur rapide de nos richesses hydrauliques par une loi simple, pratique et exempte de fiscalité. Aucun de ces moyens n’est à négliger si nous voulons que la France puisse se relever, réparer ses ruines, revivre, cesser d’étouffer dans ses frontières, prendre la place économique et industrielle à laquelle la fécondité, la richesse, l’heureuse situation du sol français lui donnent droit, comme l’esprit d’invention, l’ardeur au travail et le courage de ses habitants. Si l’on rapproche ces conclusions de celles auxquelles nous ont amenés nos études antérieures, travaux publics à réaliser pour améliorer nos transports, main-d’œuvre, à recruter, etc., on voit quel effort de coordination méthodique et de continuité politique, quelle réaction contre l’abus des théories spécieuses et des chimères socialistes vont nous être nécessaires, quel appel à la confiance publique et, par conséquent, à la concorde, ils comporteront.


L. DE LAUNAY.