L’Océan qui est, disent les physiologistes, la source de toute vie terrestre, — à tel point que nos propres tissus baignent encore dans des humeurs qui réalisent un milieu intérieur physiologiquement semblable à l’eau de mer, — l’Océan, s’il est un grand producteur de richesse et d’activité, est aussi par ailleurs un terrible destructeur de ces choses.
Ah ! combien de marins, combien de capitaines...
et aussi combien de vaisseaux n’a-t-il pas dérobés aux hommes
depuis qu’ils osèrent confier un esquif aux hasards mouvants de la
houle. Sans remonter aux trirèmes d’Actium, aux frégates chargées
de richesses d’Aboukir, aux navires de la Grande Armada, aux
célèbres galions de Vigo, on peut dire que c’est par centaines de
millions de francs que se comptaient chaque année avant 1914 les
trésors enfouis dans les mers par les naufrages, les collisions, les
tempêtes, les accidents divers, et, d’une manière générale, parce que
les compagnies d’assurances appellent, en leur style peu littéraire, les
« risques de mer. »
Longtemps on crut que tous ces produits du labeur humain que la mer arait engloutis resteraient perdus sans espoir ; et que, — si j’ose modifier un vers célèbre :
L’avare Pluton ne lâchait point sa proie
Pourtant, dès le commencement du XXe siècle, des entreprises importantes se fondèrent dans divers pays, et notamment aux États Unis et en Angleterre, afin de récupérer une partie des trésors continuellement