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de compression faisant des pompes aspirantes, il pompa rapidement du navire sinistré dans le sien tout le grain précieux. Puis ayant ainsi et d’abord sauvé le contenu, et changeant de nouveau le sens de marche de ses pompes, il se disposa ensuite à sauver le contenant, le navire qui s’était abîmé dans la mer.

Toutes ces choses sont authentiques. Elles montrent ce qu’il y a de passionnant, d’ingénieux, d’héroïque dans l’œuvre de guerre, — qui va se continuer dans la paix, — de la Salvage Section britannique. Qu’est-ce qui empêche notre bureaucratie maritime de développer chez nous une organisation et des méthodes analogues ?

Pour terminer ce bref, — et combien incomplet, — exposé par des chiffres qui, dans leur concision, ont une certaine éloquence, j’ajouterai seulement que jusqu’à l’époque de l’armistice, la Salvage Section avait déjà récupéré environ 410 navires représentant une valeur de plus de 500 millions de francs. Bien qu’une bonne partie des cargaisons correspondantes, composées de matières périssables, ait été détériorée par la mer, on a pu en retirer encore une somme d’environ 250 millions de francs. C’est ainsi que 750 millions de francs ont été de la sorte, par l’Angleterre et pour l’Angleterre, « sauvés des eaux » ainsi qu’on dit » mosaïquement. »

Et ceci n’est qu’un commencement.


CHARLES NORDMANN.