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LES MERVEILLEUSES HEURES
D’ALSACE ET DE LORRAINE

IV [1]
L’APOTHÉOSE


EN ATTENDANT LE PRÉSIDENT

Depuis le 23 novembre, date extrême des entrées en Alsace et Lorraine, le pays, dans l’état d’esprit que je viens de dire, semblait peu pressé de reprendre le train-train de l’existence. La fête ne cessait guère : elle ne pouvait cesser parce que tout était motif de joie, même les choses les plus graves.

L’administration française s’organisait. Le Haut Commissaire installé dans le « palais du statthalter, » qui n’était autre que l’ancienne préfecture française, y retrouvait, un peu dérangés par des lambris trop surchargés, de magnifiques souvenirs, ceux de ces grands préfets français dont le plus bienfaisant, Lezay Marnesia, parfait représentant de l’admirable administration impériale, a sa statue en avant des jardins, M. Maringer semblait disposé à gouverner « avec son cœur autant qu’avec sa tête. » Ce haut administrateur, pour l’heure, plaisait ; un jour qu’il était allé présider une fête charmante à Schilligheim, puis une autre à Honheim, les jeunes gens de Bischheim, bourg voisin, étaient arrivés tout enrubannés

  1. Voyez la Revue des 15 février, 1er et 15 mars.