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munitions, les approvisionnements de toute espèce, l’évacuation des blessés, les voyages des permissionnaires. Un seul réseau du Centre a employé pour y satisfaire 900 000 wagons en 1915 et plus d’un million en 1916.

Du mois d’août 1914 au 15 avril 191S, le nombre des trains reçus, expédiés ou de passage dans les principales gares de la région de Rouen, pour les besoins de l’armée anglaise, a dépassé 11 000.

Les gares régulatrices ont été l’organe essentiel des ravitaillements et des évacuations, par armée. Une armée de 500 000 hommes recevait en moyenne par jour :

10 trains de vivres ;
5 trains de munitions d’artillerie ;
2 trains de matériel du génie ;
1 train de matériels divers pour les services spéciaux ;
2 trains de pierres pour l’entretien des routes :
3 trains de renforts ;

Soit en tout 23 trains, par gare régulatrice. L’ensemble des armées françaises réclamait l’envoi de 200 trains journaliers qui, en raison de la rotation plus ou moins prolongée du matériel, exigeaient l’emploi de 550 locomotives et de 30 000 wagons.

Une division française, engagée dans la bataille, avait besoin de retrouver, à la fin de chaque journée et à sa portée immédiate, 1 000 tonnes d’approvisionnements. Les ravitaillements de l’ensemble de nos forces combattantes s’élevaient ainsi, à certains jours, au chiffre considérable de plus de 100 000 tonnes.


TRANSPORTS COMMERCIAUX

La mobilisation a suspendu l’activité économique du pays pendant un certain temps, mais les réseaux se sont efforcés de reprendre peu à peu le trafic normal nécessaire au ravitaillement de la population civile et aux transactions commerciales. Sur les grandes lignes du réseau de l’Etat, la circulation comprenait, le 31 juillet 1914, 1 975 trains. Le nombre en fut réduit à 550 pendant la période du 3 au 7 août. Dès le 18 août, il s’élevait à 958 ; le 17 novembre, il était de 1 015 et se montait à 1 058 au 11 avril 1915. Sur le réseau d’Orléans, le nombre des voyageurs qui était de 45 564 654 en 1911, descendait à