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décision ne pourra intervenir avant demain après-midi, le Conseil ayant jugé nécessaire de faire procéder à un examen minutieux du statut qu’il conviendra d’imposer à toute cette région. Il ne semble pas que le Conseil ait pu encore aborder les problèmes de l’Adriatique. » Le 4, son attention était attirée par un autre sujet. Pour la première fois, le Conseil des Quatre lançait un communiqué estampillé, qui annonçait : « Le général Smuts part pour la Hongrie dans le but de faire une enquête sur certains problèmes soulevés par l’armistice et sur lesquels le Conseil suprême désire de plus amples informations. » Parallèlement, il nommait une Commission de trois membres, — deux spécialistes, un Américain, un Anglais, et, pour la France, M. André Tardieu, — à laquelle il confiait le soin « de rédiger une première formule au sujet de l’attribution à la France de l’exploitation économique du bassin de la Sarre et au sujet de la neutralisation militaire des pays rhénans. » Enfin, on a parlé de l’Adriatique. Mais il faut bien nous arrêter.

Peut-être aurions-nous dû le faire plus tôt, devant une énumération qui ne pouvait manquer d’être fastidieuse par sa longueur et ses redites ; mais nous avons tenu à rassembler tout ce que la presse a publié d’essentiel sur les travaux de la Conférence, et qui est à peu près tout ce qu’on en sait. Le lecteur, — nous nous en excusons auprès de lui, — n’a pas dû recevoir de ce résumé une grande impression d’ordre ; qu’il nous en croie davantage, quand nous lui dirons qu’à en transcrire les paragraphes successifs et contradictoires, la nôtre a été beaucoup plus fâcheuse encore. Que serait-ce, si à ces propos interrompus du Conseil des Quatre, tous les autres Conseils, commissions, sous-commissions et comités mêlaient les leurs ? Entre temps, par exemple, les Cinq se sont promenés des frontières de l’État tchéco-slovaque aux rivages du Maroc, en se reposant dans l’organisation internationale du travail. N’attachons pas à leurs fatigues plus d’importance qu’il ne convient. On a soin de nous on avertir : « Il ne semble pas que ce Conseil des Cinq doive continuer très activement ses délibérations ; les résultats auxquels il aboutit ne peuvent avoir un caractère définitif, car les quatre chefs de gouvernement ont toujours à statuer en dernier ressort. » Parmi cette multitude de questions de toute grandeur et de toute nature qui viennent là en dernière instance, qui y ont déjà été évoquées pour être, au premier accroc, renvoyées aux Cinq, aux Trois, ou aux Dix, ou aux Douze, déférées à une commission d’enquête, ou replongées en sommeil, tâchons de nous débrouiller et retenons-en quatre, — c’est