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L’EFFORT FRANÇAIS

NOTRE INFANTERIE

III [1]


TROISIÈME PÉRIODE
VERS LA VICTOIRE (1918)

Lequel des deux adversaires tentera le premier la bataille de rupture ? Pour le deviner, au début de 1918, il n’y a guère, hélas ! qu’à comparer les effectifs en présence, et la comparaison est facile à tout venant.

Puisque, par la force de leur penchant naturel, les Russes sont retournés spontanément à l’esclavage, et que, nous trahissant, ils ont signé, le 20 décembre 1917, l’armistice, et, le 9 février 1918, la paix, voici que de l’Orient asservi les Allemands ramènent à grand fracas leurs troupes et leurs canons, — et la balance des forces incline en leur faveur démesurément. Tandis que, quelques mois plus tôt, au 21 novembre 1917, lors de l’attaque britannique en direction de Cambrai, ils n’avaient pu opposer que 144 divisions aux 160 divisions des Alliés (108 divisions françaises, 52 britanniques), maintenant, à la fin de février 1918, contre les 160 divisions des Alliés, c’est 204 divisions (dont 2 autrichiennes) qu’ils tiennent massées en France. Et bientôt, pour alimenter la bataille, ils

  1. Voyez la Revue du 15 avril et du 1er mai.