- Théâtre de l’Opéra : Le Retour, drame lyrique en deux actes ; paroles et musique de M. Max d’Ollone, — Reprise de Salammbô. — La Tragédie de Salomé, d’après un conte de M. Robert d’Humières ; musique de M. Florent Schmitt. — Quintette de M. Gabriel Pierné. — Sonates anciennes.
Le sujet du Retour appartient au genre sombre, mystique, hermétique même, en ce sens, que par quelque endroit il nous demeure fermé.
Depuis longtemps attendu par Blanche, par le grand-père et le frère de Blanche, dans « un château que baignaient les mers, » Jean, le héros du Retour, est de retour. Il revient honteux et confus, en proie au remords, parce qu’il revient infidèle. Remords exagéré d’une infidélité pardonnable, car la foi qu’il se reproche si fort d’avoir trahie, il ne l’avait en réalité ni reçue ni donnée. Blanche elle-même nous en informe, obscurément. « Jamais il ne m’a dit que je serais sa femme. » Et encore : « Ce n’est pas en cette vie. que je l’ai vu pour la première fois, » etc., etc. Il y a déjà pas mal d’imagination, ou d’hallucination, dans l’affaire. Mais ce n’est pas fini. Tandis que le grand-père et le frère se montrent pleins d’indulgence pour l’excusable pécheur. Blanche, à sa vue seule, à la seule approche de sa main, tombe en une morne langueur. Elle est près d’en mourir, lorsqu’un jour, le jour des Trépassés, au bord de la mer, un vieux marin de ses amis lui persuade que Jean, par elle revu, par lui-même rencontré tout à l’heure, si pâle, si triste et si malheureux, n’est pas le Jean d’autrefois, le Jean vivant, mais son fantôme, enfin que ce faux Jean n’est pas un revenu, mais un revenant. Il paraît que le diable, en ce jour, est coutumier de tels sortilèges, à seule fin d’induire en tentation de doute et de désespoir les âmes croyantes, aimantes, lesquelles, pour triompher du maléfice, n’ont qu’à redoubler d’amour et de foi. Redoublant aussitôt, voilà Blanche rassurée, que dis-je,