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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 52.djvu/410

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tonnes (soit 8 millions de tonnes nets après consommation des usines locales) à un tonnage qui atteignait déjà 279 millions et dont l’accroissement était extrêmement rapide. Nos ennemis perdent, en cette occasion, environ le seizième de leur houille, tandis que la perte de Thionville leur enlève les quatre cinquièmes de leur fer. L’un est du superflu, l’autre du nécessaire.

Je ne reviens pas sur le côté historique ; mais je voudrais donner de ce pays une description sommaire et en montrer les liens géologiques avec d’autres régions françaises, où nous gardons l’espoir qu’un jour ou l’autre, des gisements, découverts par sondages il y a près de dix ans, pourront enfin être concédés et exploités. La Sarre offre, en effet, cet intérêt que sa production annuelle peut être considérée comme un minimum. Il est rare de rencontrer en Europe une grande richesse minière aussi mal explorée et mal connue. Faut-il en attribuer la faute à l’Etat allemand qui possède la plus grande partie de ces mines ? La principale raison en est-elle que les Allemands, trop riches ailleurs, n’avaient pas grand avantage à augmenter ici leur production ? Toujours est-il que les choses vont sans doute changer. Entre les mains de pauvres gens comme nous et avec la hausse sur les prix du charbon qui va partiellement se consolider, il est à prévoir que l’on cherchera davantage à accroître l’extraction, soit dans les zones déjà attaquées, soit dans celles dont on peut par avance supposer l’existence.

Si nous reprenons un instant la carte géologique sur laquelle nous avons tout à l’heure cherché l’emplacement des minerais de fer, nos yeux sont attirés vers un sillon noir dont la direction s’aligne de Sarrebrück vers Mayence dans le sens Nord-Est Sud-Ouest et qui, prolongé au Sud, irait passer à peu près à Commercy, après avoir traversé, entre Metz et Nancy, la zone du fer dans sa partie pauvre. Ce sillon, qui représente le terrain houiller, est adossé, sur son flanc Nord, au grand massif ancien du Hundsruck et de l’Ardenne, au Nord duquel lui fait pendant, avec une direction parallèle, le bassin houiller belge de Charleroi, Liège et Aix-la-Chapelle. Et nous pouvons constater en même temps que, dans l’Est du Plateau central, il existe toute une série de traînées noires, représentatives du terrain à charbon, avec cette même direction Nord-Est, traînées dont les principales sont celles de Blanzy et de Saint-Etienne.

Il y a là une loi géologique importante, qui s’applique à toute