la région comprise entre le Plateau central français et le Harz allemand. Sur cette vaste étendue, quand le terrain houiller se montre, quand les terrains anciens dont il fait partie apparaissent, ce système primaire affecte constamment une direction Nord-Est, dont l’explication, que je me borne à énoncer, est un grand phénomène de plissement remontant au début de la période carbonifère. Par une induction très simple, on en conclut que, là où les mêmes terrains anciens ont été, au contraire, recouverts par un manteau de terrains plus récents, comme cela arrive pour les prolongements du houiller de la Sarre, en Lorraine d’une part et vers le Rhin de l’autre, les sillons houillers, devenus invisibles à la surface, doivent continuer à affecter la même direction profonde ; et cette observation générale, précisée dans chaque cas par des études plus approfondies, a conduit à chercher avec succès par sondages le prolongement des bassins houillers apparents.
C’est ainsi que l’on a trouvé récemment le houiller de la plaine de Lyon. C’est de la même manière qu’on a exploré, de 1903 à 1910, deux sillons houillers cachés dans le sous-sol français en Lorraine : l’un prolongeant celui de la Sarre, qui nous occupe en ce moment, vers Pont-à-Mousson ; l’autre continuant ce qu’on appelle le synclinal de Sarreguemines et de Lunéville vers Gironcourt. Bien des espoirs patriotiques furent alors fondés sur la constatation de cette houille lorraine, si bien située pour alimenter une puissante région industrielle. La bouilli était, il est vrai, très profonde ; mais les difficultés techniques d’une exploitation ne paraissaient pas insurmontables. Les difficultés politiques l’ont été jusqu’ici.
Pour notre sujet spécial de l’Alsace-Lorraine, c’est le sillon houiller de Sarrebrück qui nous intéresse surtout. Le résultat des sondages français et allemands faits avant la guerre montre, en résumé, que le terrain houiller existe, d’une façon plus ou moins continue, sur 100 kilomètres de long, depuis le Palatinat jusqu’à Pont-à-Mousson, avec une largeur qui dépasse par endroits 20 kilomètres. En superficie (ce qui ne signifie pas en valeur industrielle), c’est l’équivalent du bassin belge et rhénan depuis Charleroi jusqu’à Eschweiier (vers Aix-la-Chapelle). Nous allons voir qu’une faible portion de cet espace constitue la zone d’exploitation actuelle ; mais, en dehors de cette zone exploitée, il y a là des « possibilités » houillères, sur lesquelles