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boches, « parce qu’on ne l’entend pas arriver. » L’ennemi insistait particulièrement sur cette charnière du secteur des marins et du secteur des zouaves dont il cherchait la rupture par une puissante concentration d’artillerie. Le réseau téléphonique était coupé en vingt endroits ; nous ne pouvions plus communiquer avec le P. C. du 3e bataillon que par nos coureurs, qui devaient « circuler en terrain découvert sur un millier de mètres. » Cependant, et comme il s’agit ici d’une lutte purement défensive de notre part, il convient peut-être, avant d’aller plus loin, de préciser la position exacte des diverses compagnies sur la partie du front de la brigade visée par l’attaque allemande.

L’amiral avait en ligne, sur cette partie du front, huit compagnies, dont six de marins et deux du 3e bataillon du 6e régiment territorial, ainsi réparties de l’Est à l’Ouest : 1° la 11e compagnie (capitaine de la Fournière) du ler régiment, entre la route de Nieuwendamme et le poste 15 du vieil Yser (segment de Nieuwendamme) ; 2° la 12e compagnie (capitaine Geslin) du 1er régiment, du vieil Yser au canal de Plaschendaele (segment de la Briqueterie) ; 3° la 12e compagnie (capitaine Reymond) du 2e régiment, entre le canal de Plaschendaele et le canal d’évacuation (segment de Plaschendaele) ; 4° la 10e compagnie (lieutenant Hoffmann) du 6e territorial, du Pont-de-Pierre au Boterdyck supérieur (segment du Boterdyck Sud) ; 5° la 10e compagnie (capitaine Deleuze) du 2e régiment, dans le redan et le fortin du Boterdyck (segment du Boterdyck supérieur) ; 6° la 12e compagnie (lieutenant Landron) du 6e territorial, dont une section se trouvait à droite de la 10e compagnie de marins, deux à gauche, une quatrième à la gauche de la 11e compagnie de marins ; 7° la 9e compagnie (capitaine de Rodellec du Porzic) du 2e régiment, à gauche de la 12e compagnie du 6e territorial ; 8° la 11e compagnie (capitaine Mérouze) du 2e régiment, entre la 9e compagnie et la route de Lombaertzyde incluse (ces trois compagnies dans le segment de Lombaertzyde).

À 1 heure 30 de l’après-midi, devant le front occupé par ces compagnies dans le sous-secteur Nord et le front occupé par les zouaves de la 76e brigade dans le sous-secteur de la Geleide, l’attaque ennemie s’ébranla sur le rythme habituel à ces sortes d’opérations et qui n’a jamais beaucoup varié : les hommes