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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 52.djvu/470

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français, coupables d’avoir introduit dans cette citadelle, on ne sait comment, le Journal de Genève et des nouvelles de France...

Au cours de cette belle journée de résurrection, qui s’est terminée, comme il convient, par un banquet amical, M. Millerand, membre de l’Institut de France, haut commissaire en Alsace et Lorraine, a résumé le programme des futures occupations de l’Académie de Metz : faire mieux connaître la Lorraine à la France victorieuse ; faire mieux connaître la France à la Lorraine délivrée ; mais surtout faire connaître mieux au monde entier l’ennemi dont nous avons secoué le joug et repoussé l’agression. Il ne faut pas que nous soyons tentés d’oublier la leçon des événements qui viennent de s’accomplir. Les Lorrains, avec les Alsaciens, seront là, pour nous dire que, pendant un demi-siècle, ils ont appris à connaître toute l’hypocrisie et toute l’astuce d’un ennemi aussi perfide que brutal, ils seront là, pour maintenir chez ceux qui auront la charge de diriger nos affaires publiques une vigilance avisée, sans laquelle nous serions exposés à retomber dans le péril d’hier. A son tour, M. d’Haussonville, songeant, lui aussi, aux travaux pratiques qui vont suivre ces fêtes brillantes, exprime le vœu que l’Académie de Metz, par ses concours littéraires dont la tradition déjà remonte à plus d’un siècle, encourage, avant tout, les jeunes gens de la France nouvelle, stimule les vocations justifiées par le talent, honore et favorise, par ses initiatives locales, l’action spirituelle des Lettres françaises qui sont le commun patrimoine et la parure immortelle de notre nation. Telles sont les occupations vraiment académiques et nationales par où va se resserrer le pacte de réunion de la Lorraine et de l’Alsace avec toute la France.


GASTON DESCHAMPS.