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de la Compagnie Transatlantique, Philippar, des Messageries Maritimes, Fraissinet, Delange, de la Société Navale de l’Ouest, etc., et M. de Rouziers, secrétaire général du Comité des armateurs de France, ont accompagné la Ligne Maritime Française, précédée du glorieux drapeau des Fusiliers Marins, dans la tournée de propagande que M. Chaumet, président de la Ligue, organisa dans nos provinces reconquises.

Sans commettre aucune indiscrétion, je crois pouvoir dire que l’armement français, conscient de ses nouveaux devoirs, prend ses dispositions pour offrir à l’Alsace-Lorraine le tonnage voulu. Le Président de la République a fait allusion à cette nécessité lorsqu’il a dit au bourgmestre d’Anvers : « Tout ce que nous pourrons faire pour l’établissement de communications régulières entre la France et votre grand port, vos relations avec le Rhin, et, en particulier, avec Strasbourg, nous le ferons avec le désir d’acquitter, pour notre part, la dette de reconnaissance que toutes les nations libres ont contractée envers la Belgique. »

En aval de Strasbourg, ce que nous devons rechercher, c’est la continuation des travaux de régularisation du fleuve, tout en obtenant des Allemands qu’ils contribuent à ces dépenses dans la limite où leurs intérêts sont engagés. Nous ne saurions oublier en effet que les ports de Mannheim, de Ludwigshafen, de Worms, de Mayence, de Bingen, de Cologne, de Dusseldorf, etc., ont un trafic supérieur à celui de Strasbourg.

Le problème de la navigation en amont de Strasbourg est enfin le plus délicat à résoudre. Devrons-nous régulariser le cours du fleuve, ou assurer la navigation vers Bâle à l’aide d’un canal latéral au Rhin ?

Dans une conférence tenue à Bâle le 2 juin 1919, M. René Koechlin a longuement étudié ces deux solutions, et il préconise celle de l’aménagement d’un canal latéral au fleuve, en utilisant les forces hydro-électriques du Haut-Rhin qui, tout le long de la frontière allemande, appartiennent exclusivement à la France, d’après le traité de paix.

« Le Rhin, dit M. Koechlin, entre Strasbourg et Bâle, a une différence de niveau de 107 mètres sur 125 kilomètres, ce qui correspond, pour le débit de 800 mètres cubes par seconde utilisé dans les usines déjà créées sur le Rhin, à une puissance de 800 000 chevaux. »